L’écriture inclusive
Ecrivain public ou écrivaine publique ? Entrepreneure ou entrepreneuse ? Mon avis d'auteure sur l'écriture inclusive.
L'écriture inclusive. Cékowaça ?
L’écriture inclusive est une manière de rédiger et accorder afin de gommer les « inégalités de genre » dans la langue française. Ca existe peut-être dans les autres langues mais j’avoue ne pas m’être posé la question et comme je rédige en français, je ne vais me concentrer que sur notre langue.
Donc en pratique c’est un ensemble d’usages qui visent à tordre le cou à la règle qui dit que « le masculin l’emporte » pour pouvoir faire apparaître le féminin autant que le masculin.
Parce que non, le féminin n’a aucune raison d’être invisibilisé, ni dans la langue, ni dans la grammaire, ni dans les moeurs, ni JAMAIS.
Surtout qu’en plus maintenant l’usage veut qu’il n’y ait pas que deux genres. Tout n’est pas binaire : masculin OU féminin. Ca peut aussi être « autre ». Ni féminin, ni masculin, ou les deux.
Donc tout accorder au masculin « parce que le masculin l’emporte » n’a plus de raison d’être.
Voilà la théorie.
L'écriture inclusive en pratique.
Comment ça marche ?
Tout simplement soit en faisant apparaître le masculin et le féminin côte à côte en les accolant ou les séparant avec un . ou un -. Soit en trouvant un synonyme neutre ou en modifiant la phrase de manière à éluder le problème.
Exemple : « bonjour à tous » peut devenir « bonjour à toutes et tous », « bonjour à tous.tes », « bonjour les gens » ou tout simplement « bonjour ».
Et pour les noms de métiers on fait comment ?
C’est là que ça devient comique parce qu’il n’y a pas (encore) de règle précise. Donc en gros chacun.e 😅 fait comme iel 😝 veut.
Exemple : un professeur => une professeure, une professeuse ? On ne sait pas. Alors on va gruger et utiliser « enseignante » car celui-ci est déjà entré dans les moeurs.
On me demande souvent si je suis « entrepreneuse » ou « entrepreneure ». Ecrivain public ou écrivaine publique. Auteure, autrice, ou auteurice (oui oui).
C’est maintenant que je vous donne mon point de vue !
Mère Scribouille, raconte-nous ton avis 🎶📓
Attention, ça va trancher !
M’EN FOUS !!!!!!!
Voilà, c’est tout, fin de l’article.
Enfin pas tout à fait. Je vais quand même me donner la peine de donner mon avis en plein parce que ça me donne encore une excuse pour écrire et ça c’est chouette. Et après tout je suis sur mon blog donc je fais ce que je veux
Mais oui, l’idée de base c’est que moi perso je m’en fous. On peut m’appeler comme on veut et l’écrire comme on veut, ça m’est totalement égal.
Pourquoi ?
Et bien j’avoue que c’est probablement parce que j’ai la chance de ne pas être dans une catégorie « stigmatisée » que je peux m’en fiche royalement. Je suis une femme cis, à priori hétérosexuelle (en vrai je m’en fous, j’aime les gens en fonction de leur personnalité, pas en fonction de leurs chromosomes), blanche, non racisée, non stigmatisée (enfin presque). Ce qui, semble-t-il, me met à l’abri de ces considérations de genre donc je ne me vexe pas sur le sujet.
Enfin c’est ce qu’on m’a « reproché ». Du moins c’est comme ça que je l’ai perçu.
Il est probable que n’ayant jamais été discriminée pour mon genre ce n’est pas un problème pour moi donc ça ne m’atteint pas si on m’appelle « entrepreneur » ou « entrepreneure » ou « entrepreneuse ».
Enfin ce n’est pas tout à fait vrai car j’ai plusieurs anecdotes truculentes au sujet de ma condition de femme à la recherche d’un emploi à raconter… Mais pour le coup je ne pense pas que ça ait influencé mon avis sur la question. Et ce n’est pas le sujet (mais ça pourrait être celui d’un autre article 😏).
"Je suis une femme, fière de l'être, et je m'en fous de ton avis"
Voilà pourquoi je me fiche de l’intitulé de mon métier ou de mon statut.
Je suis une femme. Je n’ai pas à le cacher, je n’ai pas à le mettre en avant. C’est une caractéristique génétique comme ma myopie, la couleur de mes yeux, de ma peau et mon autisme par exemple.
Je suis comme ça, je n’y peux rien, je ne le changerai pas. Je l’accepte.
Que je me fasse appeler « auteur ou autrice » ne changera rien à ma personne, à qui je suis, à ce que je pense, à ce que j’écris, à mes compétences.
J’ai assez confiance en moi pour ne pas perdre mes moyens ou ma légitimité parce qu’on dira de moi que je suis « entrepreneur » (connotation masculine) ou « entrepreneuse » (connotation féminine).
Pour MOI ça ne change rien. Car MOI je suis OK avec le genre qui m’a été assigné par mes deux chromosomes X.
Je comprends que ça puisse être plus compliqué pour une personne dont les chromosomes ne sont pas en accord avec sa personnalité.
Encore que ? Est-ce que ce sont des termes qui nous définissent comme des chromosomes ?
Est-ce que ce qui nous définit n’est pas NOUS, NOS choix, notre PERSONNALITE ?
Pendant ces deux ans je n’osais pas m’appeler « écrivain », non pas parce que ce terme est masculin et que je suis une femme. Ce qui me posait problème était un souci de légitimité. Je ne me sentais pas légitime dans ce rôle, dans ce métier, dans mes compétences (coucou Alain Posteur, tu vas bientôt avoir ton article rien qu’à toi c’est promis). Mais JAMAIS mon genre n’est entré en compte.
D’où le fait que je réponde « je m’en fous tu dis comme tu veux » quand on me demande si je suis « entrepreneure ou entrepreneuse ». Je n’exerce pas mon métier avec mes parties génitales ni mes chromosomes donc ils ne définissent pas l’intitulé de mon métier.
La seule fois où la réponse à cette question était pour moi tranchée, c’est quand j’entraînais à la synchro. J’étais ENTRAINEUR, pas ENTRAINEUSE. Car là ce n’était plus du tout le même métier et je doute que les parents auraient été ravis si j’apprenais à leurs enfants à être entraîneuses