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Pourquoi j’aime pas LinkedIn

Pourquoi j’aime pas LinkedIn

Pourquoi j'aime pas LinkedIn ? Ecrivain public dans le Beaujolais, j'ose vous expliquer pourquoi je n'aime pas LinkedIn.

LinkedIn. Cékowaça ???

Pour les cancres qui dorment au fond de la salle ou les ermites qui se sont confinés bien avant l’heure dans un endroit sans connexion internet, LinkedIn est un réseau social à destination professionnelle.

Cet outil maléfique a pour but de (se) créer un réseau professionnel pour montrer qui on est, ce qu’on fait super mieux que tous les autres, exposer nos géniales idées, étaler nos compétences, digitaliser notre CV, serrer des pinces virtuelles.

Je sais, présenté comme ça c’est très partial.

 

LinkedIn
Pourquoi j'aime pas LinkedIn

LinkedIn. Comment ça marche ?

Comme n’importe quel réseau social le but c’est de se créer une communauté en demandant à ses proches/contacts d’entrer dans notre réseau, puis d’entrer en contact avec leurs contacts, les contacts de leurs contacts, et ainsi de suite pour faire grandir sa communauté.

Comme n’importe quel réseau social LinkedIn va aller piocher dans nos contenus/contacts pour nous faire des suggestions de comptes ou personnes à suivre. Et vous proposer des produits et services marchands. Donc oui, comme les autres réseaux sociaux dès que vous vous inscrivez/connectez dessus, l’outil va avoir accès à votre vie privée et s’en servir à des fins commerciales car il est susceptible de les revendre à d’autres et/ou de prendre une comm dès que vous aurez acheté un produit sponsorisé conseillé par ses soins.

C’est l’jeu ma pauv’ Lucette. De toutes façons on sait bien dès qu’on met un orteil sur le net on est fiché, catalogué et on devient une cible. Donc râler après cet état de fait quand on s’inscrit volontairement sur un réseau social, c’est comme râler qu’on a pris du gras et du cholestérol quand on mange chez McDo toutes les semaines.

Bref.

Une fois qu’on commence à avoir notre communauté le but sera d’interagir avec d’autres personnes qu’on ne connaît pas pour se faire de nouveaux potes, avoir accès à d’autres sphères, être plus visible et ainsi de suite.

Là aussi, c’est l’jeu des réseaux sociaux, quand tu vas sur ces trucs c’est pour voir et être vu.

Ah, les réseaux sociaux...

Définition des réseaux sociaux
La meilleure définition de chacun des réseaux sociaux

Déjà de base je ne suis pas ultra fan des réseaux sociaux. Je n’aime pas trop le côté « compétition » et « foire au fake » qui s’y passe.

Pour être vu, remarqué, il faut faire tout mieux que tout le monde. Mieux, plus, encore, toujours. Beau, grand, drôle, inspiré, inspirant, lucratif. Parce que plus on est vu, plus on sera vu. C’est le jeu des algorithmes. Ils mettent en avant ce qui est déjà en avant. Donc pour être avant tous les autres, il faut faire toujours plus.

Quitte à mentir, vendre son âme, sa petite culotte, sa tante et sa pudeur au système.

Encore une fois c’est le jeu. Donc à partir du moment où on est sur un réseau social c’est qu’on a lu et accepté les petites lignes en lettres de sang en bas de page.

C’est ce que j’ai accepté en me mettant sur Facebook, Instagram et LinkedIn.

Mais pourquoi je m’acharne sur LinkedIn ?

linkedin
La règle du jeu pour son profil LinkedIn (auteur inconnu que je remercie pour sa clairvoyance)

LinkedIn. Pourquoi j'aime pas du tout !!!

Tout simplement parce que c’est un réseau professionnel et qu’on y trouve le meilleur du pire du monde du travail en mode digital, H24, 7/7, dans sa poche, sous son oreiller, aux toilettes, PARTOUT !!!!

En gros, c’est un peu comme les ados harcelés avec Snapchat (je crois que ça s’écrit comme ça 😅– OK Boomer) qui, une fois sortis du collège/lycée se font encore lyncher par leurs « camarades » jusque dans leur lit.

Le monde du travail m’a beaucoup fait souffrir. Je ne me sentais pas en phase avec ça, avec ses usages et ses codes. Je me sentais jugée, différente, pas à ma place. Je n’arrivais pas à jouer le jeu et faire semblant longtemps ce qui a fait que j’ai perdu mes postes les uns après les autres. Alors retrouver aujourd’hui sur mon téléphone à portée de clic tout ce qui m’a conduite à plusieurs burn-out (jusqu’à celui qui a conduit à mes diagnostics), non merci !

LinkedIn te permet de rester au travail même quand tu n’y es pas, de garder contact avec tes collègues, de voir les actus de ton entreprise, de celles des autres. De voir leur (pseudo) réussite car souviens-toi, sur les réseaux sociaux on y raconte n’importe quoi, mis en scène n’importe comment.

Et LinkedIn va te permettre de « serrer des pinces virtuelles » tout le temps donc il faut toujours que tu sois au top de ta forme sur ce truc.

Et tu vas en lécher des culs !!!! Parce que pour être mis en avant, tu vas devoir mettre les autres en avant. En allant liker leurs posts, en les commentant, en les partageant. Tu vas t’incruster dans des discussions qui ne te concernent pas, causer avec des gens que tu ne connais, te mêler de la vie des autres.

« Comme dans la vraie vie » m’a-t-on dit.

NON !

Je ne fais pas ça dans la vraie vie.

Car moi, dans la vraie vie (et aussi sur les réseaux) JE SUIS AUTISTE !!!!

Donc moi aller voir des gens que je ne connais pas et leur donner mon avis non sollicité je ne veux pas le faire. Ca me dérange furieusement. Déjà parce que je ne sais pas faire ça. J’ai pas les codes. Et au final je ne veux pas les avoir car je trouve ça impoli. J’attends qu’on me demande mon avis pour le donner.

Ne dit-on pas « les avis c’est comme les trous du cul, tout le monde en a un » ?

Et bien moi, mes miches, je ne les montre pas à tout le monde comme ça sans qu’on me sollicite. Mon avis? C’est pareil, je ne l’exhibe pas (sauf ici parce que c’est le lieu pour, c’est MON blog je vous rappelle 😚).

Non qu’il faille le mériter pour ça (quoique…). Mais je trouve que c’est juste une question de respect pour l’autre.

Je me sens envahie quand on me donne un avis/conseil non sollicité.

Vous savez, comme quand vous entrez dans un magasin et que vous vous sentez agressé.e par la vendeuse (le vendeur) qui vous demande de suite « je peux vous aider ? ». Ben pareil sur les réseaux, fichez-moi la paix !!!!!

Et puis j’avoue, comme souvent je ne comprends pas le contexte, je ne sais pas pourquoi ils (me) disent ces choses, je ne sais pas quoi répondre et puis je me sens (encore) à part.

Autiste asperger
"Parfois je ne comprends pas les gens quand ils disent des choses" (Sam Gardner - Atypical)

Voilà un aperçu de mon accueil LinkedIn. J’ai 5 « demandes de connexion » et plus d’une centaine de notifications non lues (il s’arrête de compter au delà de 99 😂).

Je pourrais gérer les notifications pour en avoir moins mais… M’en fous 🤗

pourquoi j'aime pas linkedin

"Mais tu DOIS être sur LinkedIn si tu travailles avec des pros !"

Injonction n°1 entendue quasiment tous les jours depuis que je suis indépendante.

Alors oui, dans le meilleur des monde, celui où j’aimerais communiquer sur ce réseau c’est ce que je ferais. Car la plupart de mes confrères et consoeurs trouvent leurs clients via LinkedIn en se montrant et en allant « racoler » euh… en entrant en contact avec des prospects qualifiés pour leurs proposer leurs services. C’est bien ce que je dis, ils racolent.

Racoler :
1. Attirer par des moyens plus ou moins malhonnêtes : racoler des clients.
2. Accoster dans un but de prostitution.
dictionnaire Larousse
Dictionnaire Poche Larousse
Edition 2022

Comme je n’arrivais pas à m’y mettre j’ai suivi beaucoup de formations sur l’outil, me disant que c’était parce que je ne savais pas m’en servir et que lorsque je connaîtrais les bonnes pratiques j’arriverais à poster, attirer, convaincre, fidéliser, trouver des clients.

Après chaque formation j’ai essayé de mettre en pratique ce que j’avais appris. Je vous promets que j’ai essayé. J’ai fait des efforts. J’ai mis en place des plannings éditoriaux. Je suis allée liker, commenter, partager. J’ai publié.

Mais au bout d’une dizaine de jours je lâchais. Puis je reprenais parce que je suis têtue. Pour lâcher de nouveau. Et ainsi de suite. Un peu une désintox à l’envers.

Je me suis acharnée pendant presque 3 ans dessus mais rien n’y a fait. C’est pas pour moi, et puis c’est tout.

Alors oui je suis consciente que je me coupe d’une grosse manne de prospects et donc de business.

Ou pas.

LinkedIn. "il faut faire des efforts, tu peux aussi faire semblant"

C’est ce qu’on m’a dit il n’y a pas longtemps. Ca allait avec l’injonction « tu DOIS être sur LinkedIn si tu travailles avec des pros ».

Et bien NON !

A quel moment on arrive à convaincre quelqu’un quand on fait semblant ? A quel moment la relation pourra être fondée sur la confiance si l’un des deux a menti à lui-même et aux autres parce qu’il a fait semblant d’être quelqu’un qu’il n’est pas ?

Parmi mes caractéristiques autistiques j’ai celle qui fait que je ne mens pas. Je ne sais pas faire, je ne comprends même pas l’intérêt de le faire. Donc je ne vais pas aller contre moi, contre mon naturel pour faire plaisir à un réseau social et trouver des clients qui ne me conviendront pas !

le casse-tête du paramétrage de logiciel de gestion
mentir
La Cité de la Peur - Les Nuls - Film d'Alain Berbérian de 1994

En vrai moi je ne trompe personne et je ne suis pas une serial killer, c’était juste un petit kiff pour la route 😅

Je ne trompe personne maintenant car je me suis rendu compte que pendant ces 20 dernières années où je n’ai pas fait le métier que j’aimais, j’avais trompé tout le monde à commencer par moi.

Aujourd’hui que je revendique le droit d’être qui je suis, je ne vais pas me parjurer et retomber dans mes anciens travers en allant me travestir pour LinkedIn.

LinkedIn. Pourquoi maintenant nous sommes en paix ?

Parce que chacun fait sa vie dans son coin.

On respecte l’existence de l’autre, on ne cherche pas à se nuire, et puis c’est tout.

Alors oui, en vrai, LinkedIn s’en fout de moi. C’est peut-être aussi ça qui fait que je ne l’aime pas. J’avais beau faire des efforts mes posts n’étaient quasiment pas vus, pas lus. Donc j’étais vexée de me faire toute belle pour lui sans qu’il me remarque. C’est un peu (beaucoup) vexant à la fin. Lui il fait sa vie sans moi, sans remords, sans regrets, sans s’en porter mal. Mon petit coeur saignait de son désintérêt (OK, là j’en fais des caisses).

En gros pendant cette longue période de remise en question durant laquelle j’ai connu beaucoup de baisses de moral et d’énergie, j’ai analysé ce qui m’en pompait beaucoup. LinkedIn en était un. Alors… bye bye mon « ami ». Tu ne me remarques pas, ne tu me fais pas de bien, ne tu m’apportes pas de positif alors je te laisse tranquille.

Certes ça pourrait être un super outil pour trouver des clients donc développer mon activité.

Mais en fait jusqu’à présent mes clients, enfin mes clientes car je travaille à 95% avec des femmes, je les trouve autrement. Je les rencontre dans des événements de réseau, elles me sont recommandées par d’autres, ce sont mes amies qui me font confiance pour le professionnel après m’avoir fait confiance pour le personnel, etc.

Parce que si je suis autiste, mes particularités cognitives m’offrent un « superpouvoir « (coucou le tetruC’en plus évoqué ici 😉). Ce superpouvoir c’est que je « ressens » les gens grâce à ma sensibilité accrue. Donc je peux entrer en résonnance avec eux et savoir si je peux travailler avec. Je peux sentir ce qu’ils ont à dire, qui ils sont, si nous sommes compatibles.

Car si je suis Scribe Connectée, ce n’est pas uniquement parce que les écrits sur lesquels j’interviens sont à majorité à destination du web. Aussi parce que je me « connecte à mes clients ».

Et ça, LinkedIn ne me le permet pas.

Je ne veux pas travailler avec des gens partout dans le monde car j’ai besoin de rencontrer la personne avec qui je travaille. J’ai besoin d’un vrai lien avec, de vraies relations, une vraie connexion, un partage authentique.

Ce qu’on n’a pas sur les réseaux sociaux qui sont superficiels.

Voilà pourquoi je ne vais plus sur LinkedIn et que je m’en porte très bien !

En revanche je continue à partager mes actualités sur Facebook et Instagram parce que ça m’amuse.

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